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LA PRINCESSE ZAHRA AGA KHAN
Zahra a connu Mark Boyden il y a deux ans. D'origine anglaise, âgé de 35 ans, il est conseiller en gestion. C'est leur intérêt commun pour le développement des pays du tiers monde qui les a rapprochés.
Le communiqué est parti du domaine d'Aiglemont, à côté de
Chantilly, lundi 16 décembre. "Son
Altesse l'Aga Khan et la princesse Salimah Aga Khan annoncent les fiançailles de leur fille, la
princesse
Zahra, et de monsieur Mark Boyden." Le temps d'une déclaration officielle, le nom du
quarante-neuvième Imam des musulmans chiites ismaéliens retrouvait celui de
l'ex-bégum...
On se souvient du tumulte qui a entouré leur divorce. La nouvelle provoquait en octobre
1994 une
véritable onde de choc. Tout le monde avait encore en tête le mariage-conte de
fées de Sally Croker-Poole, devenue en 1969 la bégum Salimah. Seuls les proches
savaient que depuis quelques années les
époux vivaient chacun de leur côté. L'Aga Khan à Aiglemont, au milieu
de ses chevaux et des bureaux
de sa fondation, la princesse Salimah sur les bords du lac de Genève. La vente de ses bijoux
l'année
dernière défrayait à nouveau la chronique. L'ex-bégum était
bien décidée à tourner la page. L'Aga
Khan essaya d'empêcher la vente. En vain. Elle rapporta cent cinquante millions à la
princesse. Sa vie
depuis a pris une tout autre direction. "Si j'ai vendu mes bijoux, déclare-t-elle, c'est pour
mettre mes
ressources au service de ceux que la vie a blessés." À Tahiti, elle est devenue la
marraine d'un petit
village où sont recueillis les enfants maltraités.
Le temps d'annoncer les fiançailles de sa fille, la plaie s'est donc refermée, du moins
symboliquement.
La princesse n'a jamais eu qu'une priorité durant toute sa vie : le bonheur de ses enfants.
Mère de
Zahra, 26 ans, Rahim 25 ans et Hussain, 22 ans, c'est pour les protéger qu'elle a attendu qu'ils
deviennent adultes, avant de prendre la cruelle décision de se séparer de son mari. Et
aujourd'hui, elle
n'a pas de mot pour exprimer sa joie : "Je suis absolument ravie. Mark est un garçon charmant
et
brillant. Il ressemble étonnamment à Zahra. Ils ont les mêmes centres
d'intérêt."
Née le 18 septembre 1970 à Genève,
Zahra est, comme il se doit, tout
d'abord élève au collège du
Rosey, mais lorsqu'elle entre à l'université Harvard, elle se distingue par ses choix.
"Elle s'est tout de
suite spécialisée dans l'étude des pays du tiers monde, explique la princesse
Salimah. Elle voulait aider
son père." En 1994, elle en sort avec une licence et effectivement, rejoint son père au
sein de sa
fondation. Chef spirituel de quinze millions d'Ismaéliens repartis dans vingt-cinq pays, l'Aga
Khan
veille à l'amélioration du niveau de vie de ses fidèles, souvent soumis à
une grande pauvreté. Une
mission humanitaire qui l'entraîne du Pakistan, en Tanzanie, en passant pour l'ouzbékistan
ou
l'Indonésie. Depuis deux ans, la
princesse Zahra l'accompagne dans ses déplacements.
Très engagée
dans les opérations sociales de la fondation de l'Aga Khan, elle symbolise aussi l'idéal
de la femme
musulmane tel que le rêve l'Imam. "Notre Islam est modéré et tolérant,
aime-t-il à répéter. La place
de la femme y est essentielle."
Sans doute n'est-ce-pas un hasard si Mark Boyden est tombé sous le charme de la jeune
fille. "Il est
lui aussi très préoccupé par les pays du tiers monde, commente la princesse. Il
est diplômé d'une
maîtrise de gestion (MBA), avec une spécialisation sur les droits de l'homme et le travail
des enfants".
Né le 5 novembre 1961 à Londres, le jeune homme a fait ses études à
Oxford et est aujourd'hui
conseiller en gestion. Il a déjà mis ses talents au service de ses propres parents, qui
possèdent une
exploitation agricole dans le Dorset.
"Zahra et Marc se sont connus il y a deux ans, lors des vacances de ski. Des amis communs les
ont
présentés, avoue la princesse Salimah. Ils sont
venus ensuite souvent me voir et j'ai vu
leur amour
grandir". Les jeunes fiancés comptent se marier
l'été prochain et vivre en
Angleterre et la France, où la
princesse continuera de travailler pour son père. Portant avec superbe le sari, elle est son plus
bel
atout. Exemplaire comme l'était sa mère, qui pendant les vingt-cinq ans de son mariage
a multiplié les
actions auprès des Ismaéliens. Un modèle pour la princesse Zahra, qui
au-delà des discordes
familiales, a su prendre chez ses parents le meilleur d'eux-mêmes.
Eric Jansen
Point de Vue Image
23 Decembre 1996
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