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Depuis son divorce en 1995, l'ex-épouse de l'Aga Khan consacre la plus grande partie de son temps à promouvoir l'association Village d'enfant SOS. A l'occasion de son voyade à Dharamsala, auprès des réfugiés tibétains, elle a été nommée ambassadrice internationale de cette oeuvre.

On se souvient de son voyage au Népal, il y a deux ans. La princesse Salimah Aga Khan y venait soutenir les réa lisations de l'association Village d'enfant SOS. C'est au cours de vacances à Tahiti qu'elle avait découvert cette organisation et été conquise par son pricipe :les enfants maltraités ou orphelins ne sont pas placés en foyer, mais regroupés dans des vilages et élèves par des mères de substitution. Très enthousiaste, la princesse décidait de prêter sa notoriété, pour étendre plus encore le rayonnement de cette oeuvre. Sa venue au Népal avait aussi, pour certains, valeur de symbole : pour la première fois depuis son divorce en mars 1995, Salimah retournait sur un continent qu'elle avait sillonné durant vingt-cinq ans, au côté de l'Aga Khan. Drapée dans un sari qu'elle portait avec un naturel étonnant et qui fatalement rappelait la bégum admirable de beauté et de maintien qu'elle avait été, elle semblait prendre sa revanche et défier l'ombre tutélaire du chef religieux. Ce n'était pas encore l'Inde ou le Pakistan, ces pays où les fidèle ismaéliens sont les plus nombreux, mais ce n'était pas loin...

Aujourd'hui, le pas est franchi. La princesse Salimah Aga Khan a atterri à Delhi, avant de redécoller pour le nord du pays. Mais si le sari est toujours aussi impeccable, qu'on ne s'y trompe pas :ce ne sont pas les ismaéliens qu'elle est venue rencontrer. Salimah est en Inde pour inaugurer un nouveau village destiné aux viennent grossir la communauté de réfugiés réunis autour du Dalaï-Lama. A Dharamsala, ils sont aujourd'hui plus de sept mille à vivre en exil, dans des conditions très précaires, mais trop heureux d'avoir échappé au régime communiste chinois.

On connaît l'histoire du Tibet, l'invasion par la chine en 1950, la fuite du Dalaï-Lama neuf ans plus tard, son installation à Dharamsala. Puis, le millions de morts, les camps de travail, les six mille temples saccagès, la destruction des forêts, les essais nucléaires...Récemment, la terreur s'est faite plus insidieuse, les Chinois anéantissentla culture tibétaine en la noyant par une occupation massive. Le Tibet compte aujourd'hui sept millions de chinois pour six millions de Tibétains. "Ce qu'on ignore, en revanche, commente Salimah, c'est le sort des enfants qui fuient ce régime. Ils traversent les montagnes, marchent pendant des semains, meurent bien souvent. Les survivants arrivent ici les doigts et les pieds gelés, à un tel degré qu'on doit souvent les amputer.. " Pour les accueillir, l'association Villages d'enfants SOS créait en 1972 un premier centre. Il est aujourd'hui complet, avec plus de deux mille pensionnaires. La constructiond'un nouveau village devenait indispensable. Salimah est là pour l'inaugurer. Neuf cents enfants l'occupent déjà.

"La situation est différente des autres villages SOS à travers le monde. Ces enfants ont bien souvent des parents, mais ceux-ci prennent le risque de les envoyer ici, pour échapper à un sort plus terrible encore. " Une démarche qui doit plus qu'irriter le gouvernement chinois? Salimah se garde de prendre parti. "Seul compte le sort des enfants. Leur venir en aide n'est pas une action politique. Nous avons aussi des villages en Chine.. Comme nous en avons en Israël et en Palestine. " Soit, mais lors des cérémonies qui fêtent la venue de Salimah, devant ces enfants qui exécutent brillamment des dances folkloriques et chantent avec ferveur des hymnes à la gloire du Tibet, difficile de ne pas voir là coome un îlot de résistance. Une sorte de "village d'Astérix "qui refuse de se rendre. Les responsables tibétains, au sourire immuable et à la politesse exquise, très caractéristique de ce peuple qui a fait de la non-violence sa carte de visite, assurent que les enfant ne sont animés d'aucune haine envers la Chine. Comme le dit très philosophiquement l'un d'eux : "Chacun de nous aurait pu naître Chinois. C'est leur karma... " Il n'empêche. Çà et là, on remarque des autocollants "Free Tibet " et sur la porte d'un bureau administratif, on peut lire : "Qui fabrique les bombes chinoises? Vous! Boycottez les produits chinois! " Lors de son audience auprès du Dalaï-Lama, princesse Salimah a pu évoquer cette situation, dont on voit difficilement comment elle pourrait évoluer.

A mots couverts et entre deux éclats de rire, car on sait combien l'homme est sympathique et animé d'un profonde bonté. "Il est absolument charmant. Il a plaisanté gentiment sur mes cheveux très courts et m'a félicitée sur la façon dont je portais le sari. "En guise de cadeau, Salimah lui avait apporté une montre ancienne. "C'est son jardin secret. Il adore les réparer...Malheureusement, celle-ci marchait très bien! Il a beaucoup ri lorsque je lui en ai fait la remarque. "Mais le Dalaï-Lama est aussi capable de se plonger brusquement dans une profonde méditation, devant laquelle on ne sait trop comment réagir. Salimah en a fait l'expérience, lorsque la conversation a pris un tour plus philosophique : "Une culture peut-elle survivre sans terre? Cette question l'a profondément touché et il n'a pas caché un certain pessimisme... "Sans doute est-ce pour cela qu'il multiplie les visites à travers la monde et cherche à donner à la culture tibétaine un écho de plus en plus large. Une médiatisation qui porte ses fruit :Juste avant Salimah, le Dalaï-Lama recevait une autre figure célèbre, Sahra duchesse d'York, venue l'interviewer pour BBC World. L'entrentien avait, semble-t-il, été profond :En le quittant, Fergie avait les larmes aux yeux...

Touchée aussi par la personnalité de Sa Sainteté, la princesse Salimah a voulu, à sa manière, apporter un peu de réconfort. Officiellement nommée ambassadrice internationale de Villages d'enfants SOS, lors de l'inauguration du village, elle s'est adressée aux enfants en ces termes : "Si je suis votre ambassadrice, vous être aussi, chacun de vous, des ambassadeurs. Vous être le futur de la culture tibétaine et ce futur est entre de très bonnes mains. "Un message d'espoir qui a été acclamé.

Numero:2731 Semaine du 22 au 28 novembre 2000 p.36-37-38-39-40-41




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