LES
DRUZES, ORIGINES ET DISCIPLINES
Par Dr Sami Nassib MAKAREM
La communauté druze
est un groupe islamique qui est né des chiites ismaélites
dans le premier quart du XIème siècle (dans les débuts
du Ve siècle de I'hégire) au Caire sous le patronage de l'Imam,
gouverneur par l'ordre de Dieu, le 6ème Khalifé fatimide
que les adeptes de cette troupe considèrent comme le dernier Imam
qui interprète la parole divine, descendue sur le prophète
Mahamet, le dernier des inspirés.
Le terme druze a été
faussement attribué à cette communauté par référence
à l'un de ses promoteurs Neehtkin Druze qui a été
renvoyé de la communauté au début de son existence.
Mais le nom que les adeptes de cette communauté s'attribue à
eux-mêmes, c'est celui de "Mouwahadoun" ou uniates, c'est-à-dire
qui suivent le. courant monothéiste. Ils qualifient leur communauté
disciples parce qu'ils croient-que la religion musulmane se compose de
trois disciplines dont la première aboutit à la seconder
et la seconde à la troisième. C'est pourquoi la seconde discipline
ne se réalise que par la première et la troisième
par la seconde et ainsi la discipline uniate ne se réalise qu'en
suivant les deux autres disciplines. Quant aux disciplines de l'Islam,
elles sont trois.
La première discipline:
C'est la discipline apparente
de l'Islam qui consiste dans la reconnaissance des fondements de l'islam
et la vie selon les instructions divines qui se représentent par
la loi (sharia), moyen par lequel le musulman s'adresse à Dieu.
La deuxième discipline:
Celle de la foi ou de l'interprétation
du sens manifesta la révélation, par conséquent
la vie avec Dieu en suivant la voie des Imams, seuls délégués
à interpréter la parole divine, laquelle par son interpretation
informe le croyant sur le sens authentique de la parole de Dieu.
La troisième discipline:
Discipline uniate qui consiste
à prendre en considération ce que l'interprétation
indique de la vérité divine en vue d'aboutir au savoir et
au monothéisme. La caractéristique de cette troisième
discipline est d'avertir le croyant sur sa vérité éternelle,
où le relatif ne se sépare pas de l'absolu, et où
le partiel ne se détache pas de l'un-l'unique.
Ainsi le croyant suivra
la discipline du vrai savoir, discipline qui le conduira à s'unifier
et unifier toute chose dans l'un-le juste où il sera dévoré
par la persistence de l'unique, où le relatif s'anéantit
dans l'absolu et où il ne reste que la présence monotheiste.
Si le croyant a accédé
à cette discipline, c'est qu'il a suivi la voie de la vertu, tache
qui consiste à réaliser son but dans 1'existence. Par cette
vertu il s'est transféré de l'indionulisme et du sentiment
de la multiplicité au monothéisme ou le sentiment de l'unité
avec l'un-l'unique.
La morale dans la conception
monothéiste consiste à suivre la vertu qui conduit logiquement
l'homme à se réaliser naturellement, car la vertu de toute
chose selon la conception uniate de la morale, c'est la réalisation
des choses, conformément à ses buts et la réalisation
des actes pour lesquels elle a existé.
Cette conception de la morale
pousse les monothéistes à faire appel à l'égalité
entre les hommes. Ils donnent à l’égalité une grande
importance dans le fondement de leur morale et leur consideration pour
I'homme dans l'univers et dans sa relation avec Dieu, car les hommes selon
la conception monothéiste s'égalisent devant Dieu, parce
que chaque homme est un des aspects de cette unité et une de ses
expressions, et parce que chacun d'eux peut se contrôler grâce
à sa capacité mentale, être conscient de son existence,
accéder au savoir et dislinquer ce qui est bien, ce qui est juste,
ce qui est beau.
Pour cela la différence
entre un homme et un autre réside dans la difference de sa réalisation
en tant qu'homme, dans la différence de I'usage de sa raison qui
le distingue des animaux, dans la différence de sa distinction pour
ce qui est bien, la différence de son savoir pour ce qui est juste,
la différence de son appréciation pour ce qui est beau, et
de ce bien dont il dispose pour les autres, de cette charité qu'il
prodigue aux autres, de cette utilité qu'il leur apporte, il contribue
aux dépassement de I'humanité entière.
Pour cela il n'y a aucune importance
ni pour la couleur, ni pour le sexe, ni pour la souche, ni le lien de parents,
ni la richesse, ni le poste dans le courant monothéiste qui appelle
par la suite à l’égalité entière entre I'homme
et la femme.
Quant à l'attitude
de la conception monothéiste par rapport à la liberté
humaine, elle la considère comme le résultat de I'attitude
de I'homme: pour que I'homme puisse réaliser son but dans l'existence,
il est nécessaire qu'il ait la capacité de cette réalisation,
qu'il soit libre - dans son choix et dans son vouloir - dans ce qu'il fait.
Cette liberté est
la base de la conception monothéiste sur la justice divine. Si I'homme
n'était pas libre, il n'aurait pas pu être réellement
un homme et n'aurait pu accéder à un état de savoir
qui lui permette de se réaliser en Dieu.
Pour cela I'homme ne peut
conquérir le paradis qui est la réalisation dans l'un que
par son libre effort au monothéisme.
Pour cela la récompense
et la punition sont les résultats des actions de I'homme, de ce
qu'il croit, en qui il a foi et qu'il suit. L'homme par rapport à
la conception monothéiste est la cime du monde de par la singularité
de l'évolution de sa constitution physique et mentale, de par ce
qui le distingue du point de vue capacité d’évolution, compréhension
et discernement.
II est par ce Un, celui
qui comprend profondément sa venue qui est une lueur du monde de
la raison lumineuse éternelle et simple.
Pour cela la vérité
de I'homme qui est son essence, son sens, sa signification que les hommes
appellant esprit - est simple, subtile, mobile, dynamique, éternelle
qui ne peut être viciée ni partagée ni détruite.
Cette vérité
subtile a employé un corps épais, un instrument dans lequel
elle parait, un champ dans lequel et à travers lequel elle agit,
se meut et se réalise.
C'est ainsi que I'homme
a été dans son épaisseur et sa subtilité, dans
son paraître et son être, dans son corps et son esprit, une
unité qui ne se scinde pas, un tout qui ne se partage pas, qui constitue
dans sa totalité une existence une, qui indique dans ses deux aspects
l'unité générale et le cosmos total, car les subtilités
éternelles ne s'affirment et n'existent que par l'instrument matériel
ou le corps, qui est le champs où l'esprit se réalise par
lui, où il grandit et se développe pour que I'homme devienne
véritablement homme.
Sa conception monothéiste
enseigne a ses adeptes que le savoir est une perpétuelle croissance
et un perpétuel développement. Elle n'incite pas seulement
à une ouverture sur la vérité; mais exige que I'adepte
croit en la vérité avec foi dans le savoir, qu'il soit continuellement
ouvert à cette vérité, en perpétuelle recherche
du savoir.
Là nous remarquons
la réciprocité entre la conception monothéiste et
les connaissances humaines, la science et la sagesse, car ce qui est le
plus important dans la vie de I'homme d'après la conception monothéiste
c'est la recherche de la vérité pure.